Jeanne Cherhal
L’eau, par Jeanne Cherhal
Plus profond que les deux précédents, plus essentiel, plus ouvert, plus engagé, plus pop, plus jazz, plus varié. A 28 ans, Jeanne Cherhal cisèle un album diamant. Du genre qu’on écoute en boucle, en y débusquant chaque fois une subtilité supplémentaire. Une leçon à ceux qui la pensaient coincée dans le rôle de la peste au piano, ricanant méchamment des petits malheurs de ses voisins. Ici, rien de tel, mais des chansons très personnelles qui soulèvent délicatement le voile de la pudeur et qui nous soufflent, au fil de l’onde et de la voix gracile, des fêlures discrètes. Elles sont intimes, elles sont universelles : Jeanne Cherhal chante la rencontre fugace d’une inconnue, cloîtrée sous sa camisole de tissu, ou la douleur tenace d’une enfant, amputée par la tradition. Elle interroge. Elle enrage. Et elle s’incline lorsque le monde s’illumine. Elle dit l’amour et le désir avec une infinie finesse. « Merci », chante-t-elle doucement en égrenant les bonheurs qui adoucissent l’existence. A nous maintenant de lui retourner le compliment. Pour un si beau disque, merci, vraiment. Valérie Lehoux pour Télérama